Contexte

Le café joue un rôle important dans l’économie de nombreux pays tropicaux en fournissant des moyens de subsistance à environ 25 millions de ménages ruraux. Les statistiques d’institutions telles que le Centre du commerce international (ITC) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont montré qu’entre 20% et 30% des plantations de café sont exploitées par des femmes et que jusqu’à 70% de la main-d’œuvre dans la production de café est fournie par des Selon la région, cela comprend les femmes exploitantes agricoles indépendantes, les fournisseurs de main-d’œuvre rémunérée et non rémunérée dans les exploitations familiales et les travailleurs agricoles.
Les statistiques montrent en outre que des variations importantes de la contribution de la main-d’œuvre féminine dans la production de café peuvent être observées, atteignant jusqu’à 90 % dans les travaux sur le terrain et jusqu’à 80 % dans les activités de récolte. Ainsi, environ 5 millions des 25 millions de producteurs de café estimés dans le monde sont des femmes. C’est un fait connu que les défis macroéconomiques et structurels auxquels sont confrontés les acteurs de la chaîne de valeur du café africain recoupent la démographie, mais sont évidemment pires pour les femmes et les jeunes.
 Il convient de mentionner qu’en général, les femmes de nombreux pays producteurs de café sont confrontées à des défis supplémentaires, tels qu’un chômage élevé, un faible revenu, un accès réduit à des soins de santé ou à une éducation adéquats, un accès réduit aux ressources, à la formation sur le café et aux réseaux commerciaux nécessaires pour améliorer la productivité. et la commercialisation de leurs récoltes. Pire encore, outre les ressources, les femmes africaines sont aux prises avec des problèmes de droits de l’homme, des agressions sexuelles et des abus de la part de leurs supérieurs masculins, en particulier aux niveaux inférieurs de la chaîne d’approvisionnement du café. Au niveau de la production, très peu de femmes possèdent des terres ou des entreprises en raison de lois paroissiales et archaïques et sont principalement impliquées dans le dur travail manuel de la cueillette, de la récolte et du tri du café. Les femmes africaines sont moins représentées au stade de la transformation et de la valeur ajoutée de la torréfaction, des baristas, de la vente au détail de café, du commerce et de l’exportation.
Compte tenu des doubles fardeaux/défis auxquels sont confrontées les femmes africaines dans l’industrie du café, tout espoir n’est pas perdu, et la bonne nouvelle est que : l’OIAC a décidé de prendre l’initiative à travers la création du Forum des femmes africaines dans le café (AWCF) ; une plateforme visant à galvaniser les femmes pour assurer l’avenir et la durabilité du secteur du café en Afrique.
À cette fin, l’Organisation interafricaine du café (OIAC) dans le cadre de ses objectifs stratégiques, offre une opportunité de discussion sur les questions politiques relatives au café africain, y compris, mais sans s’y limiter, la recherche, la production et l’accès au marché, a créé cette plate-forme pour intentionnellement et passionnément délibérer et aider à résoudre les problèmes pertinents concernant les femmes africaines dans la chaîne de valeur du café dans les États membres de l’OIAC.

Objectifs

Ce sera la première édition du Forum des femmes africaines dans le café (AWCF) dans les soixante-deux ans d’histoire de l’Organisation interafricaine du café (OIAC). L’AWCF devrait créer une plate-forme d’information, de mise en réseau et d’échange de vues entre les femmes africaines de la chaîne de valeur du café et les parties prenantes des États membres de l’OIAC. Cette interface devrait créer une meilleure compréhension de l’industrie pour les décideurs politiques et les parties prenantes à tous les niveaux dans la formulation d’un environnement commercial et politique favorable aux femmes du café opérant le long de la chaîne de valeur sur le continent africain. Plus précisément, le forum vise à :

• Fournir une plate-forme aux femmes africaines de la chaîne de valeur du café pour réseauter, échanger des points de vue et partager des expériences, des réussites, des défis, des opportunités et toute autre question qui pourrait aider à formuler des politiques et de nouveaux projets au niveau régional ;
• Offrir une opportunité de dialogue sur le renforcement de la coordination et de la collaboration entre les femmes africaines dans les chapitres du café et le Secrétariat de l’OIAC ;
• Galvaniser et développer une base de données des groupes de femmes à travers la chaîne de valeur du café en Afrique ;
• Former et renforcer les capacités et les compétences des femmes dans le café sur l’ensemble de la chaîne de valeur

Groupes ciblés

En tant que projet pilote, il ne sera pas nécessaire de « réinventer la roue » et, par conséquent, les premiers groupes ciblés seront les chapitres actifs des femmes africaines dans le café enregistrés dans le cadre de l’Alliance internationale des femmes dans le café (IWCA). Cette organisation a des chapitres dans le monde entier et travaille à « donner aux femmes de la communauté internationale du café les moyens de mener une vie significative et durable ; et d’encourager et de reconnaître la participation des femmes dans tous les aspects de l’industrie du café. En Afrique, les chapitres sont représentés dans 7 pays africains à savoir (Ethiopie, Ouganda, Burundi, Rwanda, République Démocratique du Congo, Cameroun et Tanzanie). Ces pays sont également des États membres de l’OIAC et leurs chapitres sont impliqués dans la culture du café, la transformation primaire, la torréfaction, la formation des baristas, les points de vente au détail de café, les start-ups, l’importation de machines accessoires et l’exportation de cafés verts et à valeur ajoutée. Il est projeté à mesure que le forum grandit, d’autres groupes ciblés peuvent inclure des femmes qui réussissent groupes et influenceurs de l’industrie de la technologie numérique, du sport, du cinéma et du divertissement.

Résultats attendus

• Sensibilisation et compréhension accrues des défis auxquels sont confrontées les femmes africaines dans le café et des opportunités disponibles dans la chaîne de valeur ;
• Amélioration de la coordination, de la formulation des politiques et de la collaboration entre l’OIAC, les groupes de femmes et les autres acteurs du café ;
• Sensibilisation accrue au rôle de l’OIAC et aux avantages pour les États membres ;
• Renforcement institutionnel et des capacités accru grâce à la formation et aux compétitions de baristas qui devraient augmenter le nombre de femmes baristas
• Partage de connaissances et d’informations entre les groupes de femmes ;
• Plaidoyer pour que les femmes de la chaîne de valeur du café fassent partie des processus de prise de décision ;
• Créer des partenariats entre les groupements/associations de femmes et les instances régionales et internationales ;
• Donner aux femmes les moyens d’accéder aux services publics, tels que les formations, les programmes de vulgarisation, les projets et les exercices d’analyse comparative ;
• Habiliter les femmes à diriger l’initiative DACBA dans leurs unités respectives ;
• Plaidoyer pour que les femmes aient accès au financement et aux subventions des banques et autres institutions ;
• Fournir un soutien par le biais de l’Africa Coffee Facility (ACF) ;
• Établir une base de données et un réseau de toutes les femmes africaines dans la chaîne de valeur du café des États membres de l’OIAC ;
• Aider à identifier les opportunités commerciales pour les femmes entrepreneurs dans la chaîne de valeur du café